Libertà
sulla parola – Condizione di nuvola – Aquila o Sole?Ai confini del mondo –
Pietra
di Sole:poesie di Octavio Paz
Io comincio e ricomincio.Ma non vado avanti.Ogni volta che raggiunge
le lettere fatali la penna indietreggia:un divieto implacabile mi sbarr il
cammino.Ieri,investito di pieni poteri,scrivevo
senza fatica,sul primo foglio disponibile:un frammento di cielo,un
muro(impavido davanti al sole e ai miei occhi),un prato,un altro corpo.Tutto mi
serviva:la scrittura del vento,quella degli uccelli,l’acqua,la
pietra.Adolescenza,terra arata da un’idea fissa ,corpo tatuato
d’immagini,cicatrici splendenti.L’autunno portava al pascolo grandi
fiumi,accumulava splendori sulle
vette,scolpiva pienezze nella valle del Messico,frasi immortali incise dalla
luce sulle rocce pure dello stupore.
Oggi,io lotto solo con una
parola.Quella che mi appartiene,quella a cui appartengo:Testa o croce,aquila o
sole?
Liberté sur la parole –
Condition de nuage – Aigle ou Soleil? a’ la limite du monde –
Pierre de Soleil:poèmes de
Octavio Paz
Je commence et recommence. Mais je n’avance pas. Chaque fois
qu’elle atteint les lettres fatales, la plume recule : un interdit implacable
me ferme le chemin. Hier, investi des pleins pouvoirs, j’écrivais sans peine,
sur la première feuille disponible : un fragment de ciel, un mur (impavide
devant le soleil et mes yeux), un pré, un autre corps. Tout me servait :
l’écriture du vent, celle des oiseaux, l’eau, la pierre. Adolescence, terre
labourée par une idée fixe, corps tatoué d’images, cicatrices resplendissantes.
L’automne menait paître de grands fleuves, accumulait des splendeurs sur les
sommets, sculptait des plénitudes dans la vallée de Mexico, phrases immortelles
gravées par la lumière dans les roches pures de l’étonnement.
Aujourd’hui, je lutte seul avec une parole. Celle qui m’appartient, celle à laquelle j’appartiens : pile ou face, aigle ou soleil?
Aujourd’hui, je lutte seul avec une parole. Celle qui m’appartient, celle à laquelle j’appartiens : pile ou face, aigle ou soleil?
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