giovedì 23 ottobre 2014

Ancora Poesia Francese ContemporaneaJ.Baude1



 

Jeanine Baude
Scrittrice, poetessa, saggista e critico, nata il 18 ottobre 1946 a Eyguières nelle Bouches du Rhône. Laureata in Lettere Moderne (Aix-en-Provence U1). Dirigente in una impresa privata per più di venti anni. Attualmente vive e lavora a Parigi. Originaria delle Alpilles, ha seguito la strada delle rocce d’est in ovest e torna da Saint-Rémy de Provence e Cassis, dalle Hautes Tatras alla Pointe de Pern, da Ouessant fino a New York sul luogo d’intimi marosi: la poesia. Dice di sé « J’écris avec mon corps, je marche avec mon esprit » (con il corpo scrivo, con la mente cammino) o ancora « Je commets le délit d’écriture » (commetto il delitto di scrittura) per così esplorare l’indefinibile terreno. 


Poesia
  • Juste une pierre noire, Édition Bruno Doucey 2010
  • Ile corps océan/Isla Cuerpo Océano, tradotto da Porfirio M.Macedo, L’Arbre à Paroles 2007
  • Le Chant de Manhattan, Seghers, 2006
  • L’Adresse à la voix, Rougerie, 2003
  • Ile Corps Océan, co-édition L’Arbre à Paroles-Écrits des Forges-Phi, (Belgique, Canada, Luxembourg) collection l’Orange Bleue, 2001
  • Incarnat Désir, Rougerie, 1998
  • Océan, Rougerie, 1995
  • C’était un paysage, Rougerie, 1992 (Prix Antonin Artaud 1993)
  • Ouessanes, Sud, 1989



   JEANINE BAUDE                                                           

*
J’épelle syllabe après syllabe ce dit de la mort.
Mon chant de vie, en quelque sorte. Là, où Dieu n’existe pas.
Pourtant, partout, présent. Dans l’angoisse. Le coma.
La résurrection.
C’est pourquoi je cite les Évangiles.
Ma lampe s’éteint.
Une lueur, ce soir, éclairera le monde.
Vendredi saint. La Samaritaine.
La mer est si calme que j’en ai le souffle coupé.
Les vers luisants font un bracelet au ruisseau.
Irai-je là, où il est impossible d’aller ?
Ma mère et mon père vêtus de linges pauvres.
Les fagots dressés pour le bûcher.
Le fleuve premier attentif au déroulement de l’acte.
Aux premières loges pour le poème et pour la mort.

*


Compito sillaba dopo sillaba questo detto della morte.
Il mio canto di vita, in un certo senso. Laddove Dio non esiste.
Tuttavia, ovunque, presente. Nell’angoscia. Il coma.
La resurrezione.

E perciò cito i Vangeli.

La mia lampada si spegne.

Un bagliore, stasera, rischiarerà il mondo.

Venerdì santo. La Samaritana.

Il mare è così calmo che ne ho il fiato mozzo.

Le lucciole stanno inanellando il ruscello.

Mia madre e mio padre vestiti di panni dimessi.

Le fascine accatastate per il rogo.

Il fiume per primo attento allo svolgersi dell’atto.

Nelle prime file per la poesia e per la morte.

                                                                               
a cura di Viviane Ciampi

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