sabato 15 luglio 2017

A.Toursky.Dix jours de lit..



Dix jours de lit

La maladie installe de surprenants décors.
Elle sait qu'il importe d'abord de méduser.

Pour ce faire, elle change volumes et couleurs, donne à tout un visage fermé.
Ce caractère d'étrangeté la nomme dans ce que l'habitude retrouvait chaque jour.

La perte d'un objet peut souvent l'annoncer.

De simples maladresses, — un verre qu'on renverse, des mots que l'on oublie — préparent le terrain.
Le mal ne s'aventure jamais dans une chambre
dont les meubles respectent leur juste emplacement.
En certains cas bénins, la symétrie peut être puissamment préventive !
Remis droit, un tableau importune la fièvre.

Les bruits n'entrent en scène qu'au milieu du désordre.
A son aise, le sang cogne dans les cloisons,
clouant ses projecteurs,
ceinturant d'angles vifs,
d'échos, d'éclairs, d'échardes,
le désarroi du corps :

C'est trop tard !
Les symptômes
quittent le dictionnaire
et deviennent de chair.

La réalité saute
le mur des mots.

On souffre.

    
                                          
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Dieci giorni di letto
la malattia installa sorprendenti
                 scenari.
lei sa che è importante all’inizio
                   sbalordire.
Per far questo,cambia volumi e colori,dà a tutto un volto
                   chiuso.
Quel carattere di stranezza la designa
in ciò che l’abitudine ritrovava
                 ogni giorno.
La perdita d’un oggetto può spesso
                 annunciarlo.
Semplici goffaggini – un bicchiere che si rovescia,parole che si 
dimenticano  - preparano il terreno
Il male non s’avventura mai in una camera
i cui mobili rispettano la loro corretta collocazione.
In certi casi benigni,la simmetria può essere potentemente preventiva!
 Raddrizzato,un quadro dà fastidio alla
                     febbre
i rumori non entrano in scena che
        in mezzo al disordine.
A suo agio,il sangue urta contro le
                      pareti,
inchiodando i suoi proiettori,
cingendo di angoli vivi,
di echi ,di lampi ,di schegge,
lo smarrimento del corpo:  
E’ troppo tardi!
I sintomi
lasciano il dizionario
e diventano di carne.
La realtà salta
il muro delle parole.
si soffre.
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