Alcools
Lumière
des cocktails qui nous vint d'Amérique !
Phares des soirs pervers !
Dans la glace du bar, une fille tragique
Qui sent le vétiver,
L'amour et puis aussi la peau moite et la fièvre
Des sexes haletants,
Met une rouge fleur contre sa pâle lèvre
Au rire inquiétant.
Pourpres des curaçaos, les blondeurs électriques
Vous font étinceler,
Whisky des Outre-Mer, rhums de la Martinique,
Rire des négriers,
Oubli dans la couleur. Le violoniste blême
Qui joue du Meyerbeer,
Conduit la danse où s'alimente le poème
Ou bien le fait divers.
Dans mon verre ce soir, doucement tutélaire,
Qu'est-ce que ce reflet ?
C'est Lélian qui boit et qui fait sa prière
Avant d'aller pêcher.
Dans l'alambic d'angoisse et la froide cornue
Où le distillateur
Fait bouillir les ferments, comme de vieilles grues
Aux regains de verdeur,
Passent le rire fou et le rire macabre
Le crime et la douleur.
Mais la jeunesse en moi se révolte et se cabre,
Assez de ces senteurs
De musc et de tabacs ; chasseur, ouvre la porte !
Je veux vivre, je veux
Que la nuit soit ce soir pure comme une morte
Qui rouvrirait les yeux.
Le Vieux-Port étoilé balance ses mâtures,
Comme s'il respirait ;
Viens renaître à l'odeur salée des aventures,
L'eau caresse le quai.
La lune sur la mer est blanche comme une île,
Les voiles sont carguées,
Et les bars flamboyants font au ciel de la ville
Des lueurs de bûchers.
Phares des soirs pervers !
Dans la glace du bar, une fille tragique
Qui sent le vétiver,
L'amour et puis aussi la peau moite et la fièvre
Des sexes haletants,
Met une rouge fleur contre sa pâle lèvre
Au rire inquiétant.
Pourpres des curaçaos, les blondeurs électriques
Vous font étinceler,
Whisky des Outre-Mer, rhums de la Martinique,
Rire des négriers,
Oubli dans la couleur. Le violoniste blême
Qui joue du Meyerbeer,
Conduit la danse où s'alimente le poème
Ou bien le fait divers.
Dans mon verre ce soir, doucement tutélaire,
Qu'est-ce que ce reflet ?
C'est Lélian qui boit et qui fait sa prière
Avant d'aller pêcher.
Dans l'alambic d'angoisse et la froide cornue
Où le distillateur
Fait bouillir les ferments, comme de vieilles grues
Aux regains de verdeur,
Passent le rire fou et le rire macabre
Le crime et la douleur.
Mais la jeunesse en moi se révolte et se cabre,
Assez de ces senteurs
De musc et de tabacs ; chasseur, ouvre la porte !
Je veux vivre, je veux
Que la nuit soit ce soir pure comme une morte
Qui rouvrirait les yeux.
Le Vieux-Port étoilé balance ses mâtures,
Comme s'il respirait ;
Viens renaître à l'odeur salée des aventures,
L'eau caresse le quai.
La lune sur la mer est blanche comme une île,
Les voiles sont carguées,
Et les bars flamboyants font au ciel de la ville
Des lueurs de bûchers.
In
Et l’au delà de Suez Je connais
des îles lointaines
La Table Ronde 2000
La Table Ronde 2000
Alcolici
Luce dei cocktails che ci venne dall’America!
Fari delle sere perverse!
Nello specchio del bar,una ragazza tragica
Che profuma di vétiver,
L’amore e poi anche la pelle umida e la febbre
Dei
sessi senza fiato,
Mette un fiore rosso contro le sue pallide labbra
Dal riso inquietante.
Porpore dei curaçaos, i biondi elettrici
Vi fanno scintillare,
Whisky d’ Outre-Mer, rhums della
Martinique,
Risa dei negrieri,
Oblio nel colore. Il violinista pallido
Che suona Meyerbeer,
Conduce la danza dove si alimenta la poesia
oppure la cronaca
Nel mio bicchiere stasera,dolcemente tutelare,
Che cos’è questo riflesso?
E’ Lélian che beve e che dice la sua preghiera
Prima d’andare a pescare
Nell’alambicco d’angoscia e la fredda storta
Dove il distillatore
Fa bollire i fermenti,come vecchie
gru
Dagli slanci di verde
Passano il riso folle e il
riso macabro
Il crimine e il dolore.
Ma la govinezzain me si
rivolta e si inarca,
Basta con questi profumi
Muschio e tabacco; cacciatore,apri
la porta!
Voglio vivere,voglio
Che la notte stasera sia pura
come una morta
Che riaprisse gli occhi.
Il Vieux-Port stellato dondola le sue alberature
Come se respirasse;
Viene a rinascere all’odore
salato delle avventure
L’acqua carezza la banchina.
La luna sul mare è bianca
come un ‘isola
Le vele sono imbrogliate
E i caffè fiammeggianti danno al cielo della città
Bagliori di rogo.
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