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Une enfance triste aux côtés de la mère douloureuse, puis
la solitude, la maladie, le désespoir. Rien n’a été épargné à Gérald Neveu (1921-1960), que
Léon-Gabriel Gros surnomma « le Lorca de la Canebière ». Le poète fréquenta les
cliniques et les maisons de repos, en vivant au hasard des nuits et des
rencontres. La vie, l’amour, la fraternité, tout ce à quoi aspirait Neveu lui
fut interdit. « À mon avis, un poème est un jet de mots, une diarrhée du
langage. Une diarrhée du langage, mais ne venant pas du néant, mais plutôt d’un
ensemble d’expériences pratiques, sentimentales, accumulées dans un individu à
un moment donné », a-t-il écrit. Vif, incisif, torturé, déchiré et malaxé, le
poème porte à la fois tous les espoirs et toutes les souffrances de l’homme.
D’un bout à l’autre, la poésie de Neveu demeure lyrique, teintée d’humour,
d’absolu et de romantisme. Le poète demeure porteur de messages à la fois exaltants,
fraternels et blessés. Neveu mène la quête du Graal, une quête dont le poète
est l’anti-héros : « Le meilleur des mondes, c’est avant tout sur terre que
nous devons le concevoir et c’est sur terre que nous devons nous efforcer de le
bâtir. Pas de résignation, même dans la douleur individuelle. La vie, les
autres sont là et c’est en eux que nous découvrirons les solutions à nos
malheurs, mais à condition de les chercher, ces solutions ». Ni immobilisme, ni
résignation, l’œuvre de Gérald Neveu est le journal de bord d’une confiance
totale en l’amour comme en l’avenir. Cette poésie ne se contente pas de tourner
autour de sa blessure, non, au contraire, elle travaille au passage du
particulier à l’universel. Et lorsqu’il se sait irrémédiablement condamné, le
poète n’en poursuit pas moins sa quête pour autrui :
Ces mots, caresse-les – N’oublie jamais ce qu’ils recouvrent.
À lire : Cet oblique rayon (Marseille,
Presses de l’Imprimerie du Rhône, 1955), Les Sept Commandements
(Action poétique, 1960), Comme les loups vont au désir
(Actuels, 1966), Fournaise obscure
(éd. Oswald, 1967), Une solitude essentielle
(éd. Chambelland, 1973), Poèmes 1945-1960
(L’Arrière-Pays, 1992).
À consulter :
Jean Malrieu, Gérald Neveu
(éditions Seghers,
1974).
Christophe DAUPHIN
(Revue Les Hommes sans Épaules).
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Un’infanzia triste a fianco della madre dolente, poi la
solitudine, la malattia, la disperazione.
Niente è stato risparmiato a Gérald Neveu(1921-1960)che
Léon-Gabriel Gros soprannominò
“Il Lorca della Canebière”Il poeta frequentò le cliniche
e le case di riposo,vivendo a caso
delle notti e degli incontri. La vita,l’amore,la
fraternità,tutto quello a cui aspirava neveu gli fu vietato.
« Secondo me ,una poesia è un getto di parole,una diarrea
del linguaggio.Una
diarrea del linguaggio,ma che non viene dal nulla,mapiuttostoda un’insieme
d’esperienze pratiche,sentimentali,accumulate in un individuo a un momento
dato», ha scritto.
Vivo,incisivo,torturato,lacerato e squilibrato il poema porta
ad un tempo tutte le speranze e tutte le sofferenze dell’uomo. Da un capo all’altro,
la poesia
di Neveu resta
lirica, tinta d’umorismo, d’assoluto, di romanticismo. Il
poeta resta
portatore di messaggi nello stesso tempo esaltanti, fraterni e feriti.
Neveu
conduce la ricerca del Graal, una ricerca di cui il poeta è l’anti-eroe:
«Il
migliore dei mondi, è prima di tutto in terra che dobbiamo concepirlo ed è
in
terra che dobbiamo sforzarci di costruirlo.nessuna rassegnazione, anche nel
dolore individuale. La vita,gli altri son là ed è in loro che noi scopriremo le soluzioni
alle
nostre sventure, ma a condizione di cercarle, queste soluzioni».Né immobilismo,
né
rassegnazione, l’opera di Gérald Neveu è il diario di bordo di una fiducia
totale nell’amore come nell’avvenire. Questa poesia non si contenta di girare
intorno alla
sua ferita, no, al contrario, lavora al passaggio dal particolare all’universale. E
quando si sa irrimediabilmente
condannato, il poeta non persegue meno la sua
ricerca per gli altri. Queste parole,accarezzale – non dimenticare mai quello che rappresentano.
Da leggere : Cet oblique rayon (Marseille,
Presses de l’Imprimerie du Rhône, 1955), Les Sept Commandements
(Action poétique, 1960), Comme les loups vont au désir
(Actuels, 1966), Fournaise obscure
(éd. Oswald, 1967), Une solitude essentielle
(éd. Chambelland, 1973), Poèmes 1945-1960
(L’Arrière-Pays, 1992).
Da consultare :
Jean Malrieu, Gérald Neveu (éditions Seghers,
1974).
Christophe DAUPHIN
(Revue Les Hommes sans Épaules).
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